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Côte-du-Sud

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La Côte-du-Sud

La Côte-du-Sud forme un territoire qui s'étend d'est en ouest entre Notre-Dame-du-Portage et Beaumont et du nord au sud entre le Saint-Laurent et les forêts du Maine. S'y ajoute un ensemble d'îles, dont l'île aux Grues qui est habitée. Si elle est intégrée à une entité administrative connue de nos jours sous le nom de Chaudière-Appalaches, la Côte-du-Sud n'en constitue pas moins une entité historique ancienne et où les Sudcôtois ont développé un sentiment d'appartenance.

Comme pour d'autres régions du Québec, les Amérindiens ont fréquenté le territoire sud-côtois et ils sont certainement venus chasser sur ce territoire durant tout le XVIIIe siècle et une partie du XIXe siècle. Ils ont cependant laissé assez peu de traces de leur passage, mais quelques sites et certains toponymes en témoignent.

La colonisation du pays des Anciens Canadiens, qu'a contribué à immortaliser le roman de Philippe Aubert de Gaspé, débute avec l'arrivée de quelques centaines de colons entre 1670 et 1720 et s'effectue selon les règles du régime seigneurial. Ces colons forment la base d'une communauté qui compte 57 000 personnes en 1850. C'est une population plutôt homogène, avec assez peu de groupes étrangers, y compris les Britanniques dont la présence est assez marginale.

Les premiers colons, généralement venus par le fleuve, s'établissent en bordure de celui-ci. Ces terres sont plus facilement accessibles, sans compter que les colons en reconnaissent vite la fertilité. Jusque vers 1850, le peuplement demeure confiné à la zone des basses terres. Puis la colonisation gagne le piémont et ses terres aux qualités agricoles plus ou moins enviables. Elle s'étend aussi à l'arrière-pays appalachien, particulièrement prisé pour ses ressources forestières.

Le pays sudcôtois doit bientôt affronter différents problèmes et subit diverses influences. Au tournant du XIXe siècle, les pressions démographiques poussent à l'émigration. À cela s'ajoute des changements qui transforment peu à peu la vie sociale et économique. L'abolition du régime seigneurial met fin à un mode d'occupation datant de deux siècles. L'arrivée du chemin de fer en 1854 contribue à diminuer l'isolement de la région et facilite le transport des personnes, des marchandises et du courrier surtout après la fermeture de la navigation en raison de l'hiver. Le chemin de fer concurrence le cabotage et il devient le moyen de transport privilégié jusqu'à l'apparition de l'automobile et du camion. En plus, il répond bien aux besoins de l'industrie forestière et plus largement à celui des entreprises manufacturières.

En dépit de ses faibles ressources hydrauliques, l'industrialisation de la Côte-du-Sud est engagée vers le milieu du XIXe siècle. L'industrie forestière est à l'origine de la première phase de l'industrialisation. Le nombre de scieries augmente et des établissements d'envergure voient le jour dans les années 1860. La construction navale connaît une embellie et elle atteint son apogée entre 1860 et 1875. Mais bientôt, les goélettes doivent faire face à la concurrence des bateaux à coque métallique mus à la vapeur.

Dans les dernières décennies du XIXe siècle et les premières du XXe siècle, des ateliers de portes et châssis et de meubles, des manufactures dans l'industrie textile ainsi que dans la fabrication de machineries agricoles et autres permettent une diversification du secteur industriel. Montmagny accueille les établissements les plus importants, entre autres avec une entreprise dans la fabrication de poêles qui compte 200 employés vers 1920 et une autre dans la fabrication de machinerie lourde pour le macamisage des routes.

Dans les années 1930 et suivantes, l'économie sudcotoîse continue de se transformer. Le secteur primaire, basé sur l'exploitation des ressources naturelles, perd de l'importance au profit du secteur secondaire (transformation des matières premières) et du secteur tertiaire (services). Malgré ces transformations, le développement économique reste un enjeu qui pèse sur la croissance démographique de la région, même si la population s'accroît de 85 000 à 105 000 habitants entre 1930 et 1960.

Depuis les années 1960, les Sudcôtois se mobilisent pour la défense de leurs intérêts. La région bénéficie d'une plus grande attention de la part des autorités gouvernementales fédérale et provinciale, ce qui permet un certain rattrapage par rapport à d'autres régions. Mais les défis demeurent entiers dans de nombreux domaines, dont l'emploi, les services en éducation et en santé, la rétention des jeunes, surtout pour une région dont la population atteint à peine 1 % celle du Québec.

Normand Perron, 2016
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