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Le Séminaire Marie-Reine-du-clergé
Thème : Société et institutions

L'implantation du Séminaire Marie-Reine-du-clergé à Saint-Jérôme de Métabetchouan en 1956

Laurie Goulet, Groupe de recherche Histoire (GRH). Université du Québec à Chicoutimi. 2003

 
Au milieu du 20e siècle, la sous-région du Lac-Saint-Jean possède peu d'établissements scolaires voués à l'enseignement supérieur. Le Séminaire Marie-Reine-du-clergé est instauré en 1956 à Saint-Jérôme de Métabetchouan. Cette école privée offre le cours classique au début, mais les changements apportés par la Révolution tranquille bouleversent les plans initiaux. En effet, dès 1970, le Séminaire ne dispense plus que les cinq années du secondaire.
 
Le principal fondateur du Séminaire Marie-Reine-du-clergé est l'abbé Patrick Trottier. Originaire de Normandin, cet homme complète ses études classiques à Saint-Victor de Beauce et devient prêtre en 1949. Il revient dans la région afin d'enseigner au Séminaire de Chicoutimi. C'est ici qu'il reçoit l'appui des chanoines Roland Potvin et Ludger Larouche dans la réalisation de son projet de construction d'une école au Lac-Saint-Jean. Les évêques Georges Mélançon et Marius Paré ont également contribué au succès de l'entreprise. Le choix de l'emplacement de l'école n'est pas facile et les prélats doivent choisir entre entre Alma, Mistassini ou Normandin. Finalement, lorsque les maristes quittent leur collège à Saint-Jérôme de Métabetchouan et que la Commission scolaire l'offre gratuitement aux prêtres, le projet prend véritablement forme. 
 
Le Séminaire Marie-Reine-du-clergé ouvre définitivement ses portes en 1956, suite à des rénovations de grande envergure apportées au bâtiment. Les gens de la municipalité ont donné argent, matériel et temps afin de tout terminer le plus rapidement possible. La vocation première de l'établissement vise à la formation des hommes au sacerdoce. La première année, trente-trois garçons reçoivent l'enseignement prodigué par des professeurs religieux. L'âge des étudiants varie de 12 à 35 ans en 1956. Deux ans plus tard, le sous-sol de l'église de la paroisse devient un dortoir afin de pallier au manque de place au sein de l'édifice. C'est pourquoi l'administration décide de construire un nouveau bâtiment. Les travaux commencent en 1958 et se réalisent en deux étapes. C'est seulement en 1963 que le travail est complété.
 
L'horaire des étudiants est chargé, car à cette époque, les cours s'étalent sur six jours. De plus, dans les premières années, les élèves doivent participer aux différentes tâches reliées au ménage de l'école. A partir des années 1980, la seule différence avec les écoles publiques consiste en l'enseignement du latin à tous les niveaux. Les études classiques durent de 1956 à 1970. En 1960-1961, les cours de philosophie débutent et quatre ans plus tard, on introduit les activités sportives. Finalement, en 1967 le Ministère de l'Éducation reconnaît le statut d'indépendance de l'école face aux commissions scolaires en place, mais le Séminaire devient totalement indépendant seulement en 1977. Entre temps, le Séminaire Marie-Reine-du-clergé subit une grande transformation en réaction aux changements de la Révolution tranquille. Avec l'apparition des cégeps, le Séminaire voit sa clientèle diminuer en importance. Le Séminaire devient une école privée.
 
Pendant les années 1970, environ trois cents étudiants fréquentent le Séminaire chaque année. Pendant ses quarante-six ans d'histoire, l'année 1995-1996 marque un record de fréquentation avec quatre cent quarante étudiants, autant filles que garçons qui proviennent de quarante-huit municipalités du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Cette institution d'enseignement s'est consacrée entièrement à l'éducation des jeunes hommes pendant longtemps. C'est seulement en 1985 que les jeunes filles peuvent accéder à cette école privée.
 
Encore aujourd'hui, la réputation du Séminaire Marie-Reine-du-clergé n'est plus à faire. Plusieurs étudiants du Saguenay et du Lac-Saint-Jean, fréquentent cette école privée. Alma est présentement le principal lieu d'origine des étudiants, mais il fut un temps où la diversité d'origine était étonnamment grande. 
 
 
Sources :

Collectif. Hommage à nos bâtisseurs, 350 ans d'histoire au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Les Distributions OM inc, Jonquière, 1997. 694 p. 
Gagné, Jean-Guy. Séminaire Marie-Reine-du-clergé, 25 ans, petite histoire d'une grande œuvre, Métabetchouan, 1981. 54 p.
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