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Patronage Sainte-Geneviève
Thème : Services sociaux

Patronage Sainte-Geneviève

Etienne Berthold, département de géographie. Université Laval, 2015


Le Patronage Sainte-Geneviève ouvre ses portes en 1916 afin d'accueillir des jeunes filles âgées entre 14 à 18 ans (éventuellement 21 ans) qui, pour certaines, ont fréquenté auparavant l'Hospice Saint-Charles1. Le Patronage prend d'abord place rue Scott, dans les anciens locaux de l'école des Saints-Anges. Les Sœurs du Bon-Pasteur y poursuivent la formation élémentaire, mais y enseignent également les arts ménagers comme la couture et la cuisine. Cet aspect est de mise à une époque où le travail domestique en maison privée est très prisé. Chaque jeune fille admise au Patronage Sainte-Geneviève peut y suivre un cours de trois mois pour apprendre l’art culinaire. Elle a également accès à plusieurs activités de loisirs ainsi qu’à un service d’orientation personnelle  professionnelle. En 1945, le Patronage Sainte-Geneviève sera reconnu comme école ménagère moyenne et, cinq années plus tard, comme institut familial (voir figure 1). 

Le Patronage Sainte-Geneviève n’est pas un lieu d'enfermement : si une jeune fille ne désire pas suivre la formation qui y est dispensée, rien ne la retient en résidence. Mais pour celles qui y sont accueillies, il faut se conformer aux règles de l'établissement. Un tel apprentissage de la liberté encadrée n'est pas facile, ni automatique, comme l’illustrent de nombreux cas de fuite dont font récit les Annales de l'institution.

L’intérêt pour le Patronage ne dément pas : de 1916 à 1923, 175 jeunes filles y séjournent. Dès 1921, alors que l'œuvre est détachée de la Maison-Mère, les Sœurs doivent agrandir leur établissement en achetant le bâtiment voisin. Quant à la gestion de l'institution dans ses premières décennies, elle est l'apanage successif de sœur Sainte-Antoinette (1916-1917), sœur Marie-de-la-Victoire (1917 à 1919) et sœur Sainte-Hermine (1919 à 1921). (Voir figure 2).

Au début des années 1940, le Patronage emménage dans de nouveaux locaux plus spacieux sis au coin des rues Saint-Amable et Berthelot. Il faut dire que l'établissement est reconnu comme institution d’assistance publique depuis 1923, ce qui lui rapporte des subventions du gouvernement de la province de Québec et de la Ville de Québec. 
 
En 1943, le Foyer Sainte-Geneviève voit le jour dans le prolongement de la mission du Patronage. Cette institution constitue un autre maillon dans la chaîne du suivi des jeunes filles, à Québec. Elle permet aux femmes, pour la plupart majeures, de parfaire leur formation jusqu’à la 12e année à leur propre rythme. Le Foyer est considéré comme une hôtellerie, plutôt que comme un internat. À sa fondation, il comporte 45 chambres. Ce nombre ne cesse de croître au fil des années. La clientèle du Foyer est fort variée : étudiantes à l’Université Laval ou dans des écoles privées, employées de banques ou de magasins, travailleuses d’usine, etc. (voir figure 3). 
 
        Les vertus du travail dans les familles en 1943… 
« Il n’y a pratiquement plus d’élèves qui vont en service régulier dans les familles (…) Le service du samedi dans de bonnes familles restera de tradition tout de même. Il permettra à un grand nombre d’élèves de se procurer ainsi le moyen de défrayer leurs menues dépenses. Ce travail dans les familles leur fait aussi constater l’organisation d’une vie familiale régulière que plusieurs n’ont jamais goûtée et il contribue à développer en elles un esprit social ».  
Archives des Sœurs du Bon-Pasteur de Québec. Un  centenaire au Bon-Pasteur : Patronage Sainte-Geneviève. s.p.
Les initiatives liées au Patronage Sainte-Geneviève ne s'arrêtent pas là. En 1949, le comité « Le Bien-Être des Immigrants » tient, au patronage, des réunions destinées aux immigrantes « néo-canadiennes ». Ainsi, le comité offre à ces jeunes femmes, qui travaillent principalement dans le service domestique de Québec, des activités de loisirs favorisant l'intégration, comme le visionnement de films, le chant choral et les repas collectifs (voir figure 4). 
 
L'année 1968 marque une nouvelle étape dans l'histoire du Patronage avec la création de la Résidence Sainte-Geneviève2. Cette dernière offre des chambres en pension pour les jeunes étudiantes ou les travailleuses âgées entre 15 et 30 ans. Une centaine de jeunes femmes se prévalent en moyenne du service chaque année. Par exemple, en 1989, on compte 103 pensionnaires à la Résidence Sainte-Geneviève3
 
Au début des années 2000, pour des raisons financières, la communauté des Sœurs du Bon-Pasteur décide de fermer la Résidence Sainte-Geneviève ; les dernières pensionnaires quitteront l’établissement en juillet 2003 et les religieuses, en septembre 2005. Depuis, le bâtiment a été recyclé à des fins résidentielles, contribuant au développement du vaste parc locatif qui prend aujourd'hui place sur le secteur de la « Colline parlementaire ».
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1ABPQ, 300-31-A-02.  Fonds Patronage Sainte-Geneviève. Annales Patronage Sainte-Geneviève, Tome 1, 1916-1927. 
2Sœurs du Bon-Pasteur de Québec, « Œuvres sociales : Patronage Sainte-Geneviève ». (En ligne) http://www.soeursdubonpasteur.ca/fr/oeuvres/w5/
3ABPQ, 300-31-B-39. Fonds Patronage Sainte-Geneviève. Prospectus
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