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Raymond Mailloux (1918-1994)
Thème : Société et institutions

Raymond Mailloux (1918-1994). Le rénovateur des routes de Charlevoix

Serge Gauthier. Historien et ethnologue. Président de la Société d’histoire de Charlevoix. Notre-Dame-des-Monts, 26 septembre 2002

 
À chaque époque son défi. Au XIXe siècle, les Charlevosiens ont eu à créer un lien terrestre adéquat entre La Malbaie et Québec; au XXe siècle il fallait relever le défi de moderniser cette route si vitale pour le développement économique de la région. À ce chapitre, le rôle de l’homme politique Raymond Mailloux a été déterminant.
 
Né à Baie-Saint-Paul en 1918, fils d’une famille de marins, Raymond Mailloux obtient ses brevets de Capitaine de l’Institut de Marine de Québec. Il occupe le métier de marin de 1937 à 1942. Par la suite, il est négociant en gros pour la Maison JMG Simard. De 1943 à 1962, il circule donc régulièrement sur les routes de Charlevoix et c’est sans doute là qu’il se convainc davantage qu’il importe d’améliorer les voies routières de Charlevoix. En effet, à ce moment, les routes de Charlevoix sont demeurées proches de ce qu’elle était au XIXe siècle avec des détours nombreux, des pentes impressionnantes et une chaussée en piteux état. La route permet de découvrir un paysage magnifique et de nombreux rangs ce qui est agréable pour le touriste mais beaucoup moins pour l’homme d’affaires qui doit circuler plus rapidement dans la région! 
 
Raymond Mailloux profite aussi de ses déplacements dans la région pour nouer des liens amicaux avec des résidents de toutes les localités charlevoisiennes, un atout qui lui sera fort utile dans sa future carrière politique. Il se présente donc à titre de candidat libéral dans la circonscription de Charlevoix à l’élection provinciale de 1962. Il doit alors affronter le docteur Arthur Leclerc, ancien ministre unioniste de l’ère Duplessis, qui occupe sans interruption la fonction de député provincial de Charlevoix depuis 1944. Mais Raymond Mailloux l’emporte sans aucune difficulté. Il est réélu aux élections de 1966 et de 1970. Ce n’est toutefois qu’en octobre 1972 que Raymond Mailloux devient ministre dans le cabinet du premier ministre Robert Bourassa. Il occupe alors la fonction de ministre de la Voirie. Réélu député de Charlevoix en 1973, Raymond Mailloux obtient les postes de ministre des Transports, des Travaux publics et de l’Approvisionnement. À compter de juillet 1975, il se consacre à la seule fonction de Ministre des Transports. C’est sous le mandat de Raymond Mailloux à titre de ministre des Transports que le Gouvernement du Québec adopte une loi imposant le port obligatoire de la ceinture de sécurité pour les automobilistes. C’est aussi entre 1972 et 1976 que Raymond Mailloux favorise l’amélioration de la route 138 dans Charlevoix. Le chemin des Caps entre Baie-Saint-Paul et Saint-Joachim est ainsi totalement rénové permettant un accès plus rapide de Charlevoix à Québec. 
 
La population de Charlevoix est très reconnaissante à Raymond Mailloux pour son implication dans la rénovation des routes de la région. Le 15 novembre 1976, alors que le Parti Québécois prend le pouvoir, Raymond Mailloux est facilement réélu député de Charlevoix. Il obtient aussi un autre mandat en 1981 mais avec une majorité réduite. Raymond Mailloux quitte la politique en 1985. Il a occupé le poste de député de Charlevoix durant 23 ans, ce qui constitue un record de longévité pour cette circonscription.
 
Raymond Mailloux est un homme qui demeure proche de ses électeurs. Ami et confident de plusieurs, il aide ses commettants dans le besoin sans aucune réticence. Il représente pour beaucoup de Charlevoisiens un modèle de réussite. Son apport dans l’amélioration du transport routier de la région reste le plus beau fleuron de sa carrière. De ce fait, l’histoire des transports dans Charlevoix est marqué au XXe siècle par deux députés de Charlevoix : Rodolphe Forget pour l’établissement de la ligne de chemin de fer entre La Malbaie et Québec et Raymond Mailloux pour l’amélioration du réseau routier. Raymond Mailloux meurt en 1994 à Baie-saint-Paul où il a résidé toute sa vie.
 

Bibliographie :

Gauthier, Serge. « Raymond Mailloux », Charlevoix, 9, décembre 1989, p. 18.
 
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