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Hector Authier
Thème : Société et institutions

Hector Authier, agent des terres, journaliste et politicien (1881-1971)

Marc Riopel, Ph.D. Histoire, À travers le temps enr., Hudson, 21 juillet 2004


Lorsque l’on parle des débuts de l’Abitibi et d’Amos, un nom vient rapidement à l’esprit, celui d’Hector Authier. Son dynamisme et son intérêt pour le développement socioéconomique de la région lui ont d’ailleurs valu le surnom du Père de l’Abitibi. En effet, son engagement envers cette nouvelle région débute en même temps que la colonisation d’Amos. Ainsi, monsieur Authier arrive à Amos, en 1912, à titre d’agent des terres et des mines. Toutefois, son action déborde rapidement le secteur de la colonisation pour englober la politique municipale, le journalisme et les affaires. Par la suite, il se lance en politique provinciale et en politique fédérale. Également, il participe à la mise sur pied et à la gestion de compagnies minières, favorisant la mise à jour de gisements miniers dans le secteur de Val-d’Or. Après une vie bien remplie à promouvoir et à s’impliquer dans le développement de l’Abitibi, monsieur Authier s’éteint en 1971.Rappelons les grands moments de la vie de ce promoteur du développement de l'Abitibi.
 
Hector Authier naît à l’Ange-Gardien, comté de Rouville, le 4 novembre 1881. Il est le douzième enfant de Adéline Valin et de Ludger Authier, cultivateur, un des fondateurs et le premier maire de l’Ange-Gardien. Hector fait ses études primaires à l’Ange-Gardien, puis poursuit ses études secondaires au Séminaire de Saint-Hyacinthe. Il étudie le droit à l’Université de Montréal, qui portait alors le nom d’Université Laval à Montréal, et il est admis au Barreau du Québec, en 1906. À la même époque, Hector Authier débute dans le journalisme. Ainsi, en 1905, il devient reporter politique et financier au journal Le Canada, pour lequel il travaille comme courriériste parlementaire à Québec, en 1907 et 1908. Cette même année, Authier est nommé chef adjoint de l’information à La Patrie. Il est également courriériste parlementaire pour L’Action Catholique et La Presse. En 1912, Sir Lomer Gouin accède à sa demande et le nomme agent des terres et des mines pour l’Abitibi. Une vie nouvelle commence alors pour Hector Authier. 
 
Le 12 avril 1912, Hector Authier et son épouse, Mariette Fortier, s’installent à Amos, près de la rivière Harricana. De 1912 à 1922, monsieur Authier travaille comme agent des terres et des mines de la nouvelle région de l’Abitibi. Ses premières tâches consistent à consulter les rapports des arpenteurs, les inventaires des ressources forestières, agricoles et minières et à visiter le territoire en canot. Cela lui permet tout d’abord d’identifier les terrains à coloniser. Le plus difficile reste toutefois à réaliser : recruter des familles de colons. À cette fin, il se rend dans les vieilles régions du sud du Québec où il prononce des conférences devant des gens intéressés à devenir colons et divers organismes socioéconomiques. Une fois les colons recrutés arrivés à Amos, Authier leur donne de l’information et les dirige vers leur lot de colonisation, en plus de leur fournir conseils et encouragements. 
 
Son travail ne s’arrête pas à la direction de la marche du peuplement sur le territoire et à la revendication de meilleures conditions pour les colons-agriculteurs. Monsieur Authier revendique également le développement des réseaux ferroviaires et routiers dans la région. Une partie de ses demandes se réalise alors, notamment l’arrivée selon l’échéancier prévu d’un premier convoi de 234 personnes, incluant 22 familles, et de marchandises à Amos, le 29 avril 1914. Par ailleurs, cette même année, il est élu maire du village d’Amos et il occupe le poste de préfet du comté d’Abitibi de 1914 à 1918. Pendant la Première Guerre mondiale, il préside le tribunal d’exemption militaire et s’avère de plus un ardent promoteur de l’ouverture d’un camp de détention à Spririt Lake, près d’Amos. 
 
Au tournant des années 1920, Hector Authier se lance dans le secteur des affaires. On le retrouve d’abord au sein de la compagnie des Bois du Nord, en 1918, alors qu’il promeut le développement forestier dans le secteur d’Amos. Il participe à l’ouverture d’une succursale de la Banque d’Hochelaga – l’actuelle Banque Nationale –, dont il devient le gérant. En 1920, Hector Authier fonde et dirige le premier journal de la région, L’Abitibi, qui devient deux ans plus tard La Gazette du Nord. En 1922, il retourne à la pratique du droit en ouvrant un bureau d’avocats avec Me Félix Allard. 
 
Toutefois, c’est dans le secteur minier que monsieur Authier assure sa fortune personnelle. En effet, il s’associe à des partenaires américains pour fonder la société Read-Authier Mining Syndicate qui acquiert des droits miniers dans le secteur de Val-d’Or. Au début des années 1930, cette compagnie se scinde en deux et permet la mise en valeur des richesses aurifères de ce secteur. Monsieur Authier participe également à la mise sur pied d’autres entreprises minières dont Abana et Molybdenite Corporation of Canada, en plus de son rôle d’administrateur de nombreuses autres compagnies. 
 
Au début des années 1920, Hector Authier se lance en politique provinciale. En 1923, il est élu à titre de député libéral dans le comté d’Abitibi. Il est réélu en 1927, en 1931 et en 1935. Cette année-là, il est nommé orateur suppléant. Puis, l’année suivante, le Premier ministre Taschereau le nomme ministre de la Colonisation, poste qu’il occupe du 13 mars au 11 juin 1936. Authier décide alors de ne pas se présenter aux élections de 1936. Quatre ans plus tard, il fait toutefois un retour en politique active, cette fois-ci sur la scène fédérale. Il siège à la Chambre des communes à Ottawa à titre de député libéral du comté de Chapleau pour un mandat, de 1940 à 1945. 
 
Parallèlement, il est membre du Conseil de l’Instruction publique de la province de Québec, de 1940 à 1946, conseiller au ministère de la Reconstruction du Canada et chargé de cours en sciences sociales et politiques de l’Université de Montréal, en 1945 et 1946. En 1941, il reçoit deux honneurs importants, celui de Commandeur de l’Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand par le pape Pie XII, et un doctorat honorifique en droit de l’Université Laval. En 1951, le Premier ministre Maurice Duplessis le fait Commandeur de l’Ordre du mérité des Défricheurs et le décore de l’Ordre du Mérite des pionniers de la province de Québec. Hector Authier s’éteint à Montréal le 14 avril 1971 et il est inhumé à Amos, dans la crypte de la cathédrale Sainte-Thérèse-d’Avila, le 19 avril 1971. 
 
Bibliographie :
 
Charron, Marc. Présentation sommaire d’un colonisateur de l’Abitibi : Hector Authier, dans De l’Abbittibbi-Temiskaming 4, Rouyn, Collège du Nord-Ouest, 1977, p. 26-44. Collection Cahiers du Département d’Histoire et de Géographie, no 4. 
Gens du pays. Notre mémoire collective. Hector Authier, Le père de l’Abitibi. Site Internet, http://www.gensdupays.qc.ca/Profil/AuthierHector/AuthierHector.asp. Dernière consultation le 21 juillet 2004.
Société du patrimoine Harricana. Portrait de monsieur Hector Authier (1881-1971). Site Internet, http://www.societehistoireamos.com/HectorAuthier.html. Dernière consultation le 21 juillet 2004. 
 
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