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Thème : Soins de santé

Hôpital Saint-Sacrement – Sœurs de la Charité de Québec (Québec)

Etienne Berthold, département de géographie. Université Laval, 2015


En 1922, la Ville de Québec offre des soins de santé généraux à la population par l’intermédiaire de deux établissements seulement : l’Hôtel-Dieu en Haute-Ville et l’Hôpital Saint-François d’Assise en Basse-Ville. Un membre de la communauté des Pères du Très Saint-Sacrement, le père Auguste Pelletier, fait le constat d’un manque dans l’offre de services et fait valoir la pertinence d’ériger un nouvel hôpital sur les terres de sa paroisse. Parvenue aux oreilles du docteur et doyen de la faculté de médecine Arthur Rousseau, pour qui la création d’un hôpital dans la paroisse du Saint-Sacrement permettrait « la sauvegarde des praticiens […] en leur offrant des cours de perfectionnement en chirurgie et en science médicale1», l’idée ne tarde pas à se concrétiser. Elle obtient pour ce faire l’appui de l’archevêché et des autorités politiques. En décembre 1927, la construction du premier pavillon de l’Hôpital du Saint-Sacrement, situé sur le chemin Sainte-Foy, est achevée. 
 
Bien que le projet initial prévoie la prise en charge de l’établissement par la communauté des Augustines de la Miséricorde de Jésus, ce sont les Sœurs de la Charité de Québec qui en assureront finalement, dès la fin des travaux, la direction et la gestion. Une vingtaine de religieuses s’affairent dans l’hôpital au moment de son ouverture. Leur nombre doublera l’année suivante. Suivant les vues du docteur Rousseau, l’hôpital remplit également un mandat scientifique et universitaire. 
 
En 1938, l’Hôpital du Saint-Sacrement compte cinq départements : médecine-chirurgie, gynécologie, pédiatrie, dermatologie et oto-rhino-laryngologie, de même qu’un dispensaire (qui deviendra ultérieurement une clinique externe). Le rôle de l’établissement sera en partie redéfini par la Deuxième Guerre mondiale, qui lui permettra d’explorer de nouvelles possibilités thérapeutiques et d’intégrer, notamment, un centre d’hématologie en 1968 (voir figure 1). 
 
En 1965, les Sœurs de la Charité de Québec cèdent l’Hôpital du Saint-Sacrement à une corporation publique. Un directeur général laïque est nommé trois ans plus tard, en 1968. À compter de 1976, les religieuses poursuivent leur mission auprès des malades, mais sur une base « ad hoc » puisqu’elles se retirent complètent des affaires de l’hôpital. De 1961 à 1969, le nombre de religieuses actives à l’hôpital était passé de 71 à 382
 
En 1995, la Régie régionale de la santé et des services sociaux (RRSSS) crée le Centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ) en fusionnant L’Hôtel-Dieu de Québec, l’Hôpital Saint-François d’Assise et le CHUL, ainsi que le Centre hospitalier affilié universitaire de Québec (CHA) en fusionnant l’Hôpital de l’Enfant-Jésus et l’Hôpital du Saint-Sacrement. L’objectif que poursuit alors la RRSSS est de « concentrer les activités hyperspécialisées de niveau tertiaire de la région3». Cette fusion intervient également dans un contexte de rationalisation des ressources et de restructuration de l’effectif médical4.
 
Le CHA de Québec, auquel appartient désormais l’Hôpital du Saint-Sacrement, est un centre hospitalier de soins généraux, spécialisés et ultraspécialisés, d’enseignement et de recherche affilié à l’Université Laval. Lors de la fusion de 1995, ses deux établissements comptaient 1600 lits et leur budget atteignait près de 190 millions de dollars5
 
Au sein du CHA, l’Hôpital du Saint-Sacrement a une mission d’urgence, d’hospitalisation médicale et chirurgicale pour des soins spécialisés et a été désigné en tant que Centre universitaire d’ophtalmologie (CUO), Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec, Centre des maladies du sein pour l'Est-du-Québec et Laboratoire désigné de pathologie pour les marqueurs oncologiques en cancer du sein6.

___________________
1Arthur Rousseau cité dans le Bulletin médical de Québec, octobre 1924, p. 47.
2Yvonne Ward, op. cit., tome II, p. 199.
3
CHU de Québec, « Historique », http://www2.chudequebec.ca/a-propos-de-nous/qui-sommes-nous/historique.aspx
4Gilles Levasseur, Hôpital de l'Enfant-Jésus : soixante-quinze ans de compétence et de dévouement au service des malades, Québec, 1998, p. 61.
5
Ibid.
6CMS, « Historique », http://www.centredesmaladiesdusein.ca/historique/index.html
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