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Thème : Éducation en classe

Les congrégations religieuses prennent en charge l'éducation au Saguenay–Lac-Saint-Jean

Laurie Goulet, Groupe de recherche Histoire (GRH), Université du Québec à Chicoutimi. 2003.


Pendant les premières années de peuplement du Saguenay–Lac-Saint-Jean, les écoles étaient pratiquement inexistantes. Il faut attendre l'année 1864 pour que la première congrégation religieuse enseignante arrive sur le territoire : les Sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil s'implantent alors à Chicoutimi. Au cours du 19e siècle, les Ursulines et les Sœurs du Bon-Pasteur viendront également s’implanter au Saguenay et au Lac-Saint-Jean. Ces trois communautés religieuses féminines se consacrent à l'instruction et à l'éducation des enfants. 
 
Les administrateurs scolaires prônent l'implication des communautés religieuses dans le domaine de l'enseignement. Cependant, deux congrégations religieuses échappent au contrôle des commissions scolaires : les Ursulines et les Sœurs du Bon-Pasteur. Ces deux écoles sont indépendantes et se consacrent à l'éducation des jeunes filles. Leurs locaux de classe se situent dans le même bâtiment que celui des religieuses. Elles n'ont pas d'autre bâtiment que leur maison-mère. Pour ces deux cas, un prêtre assure la direction de l'établissement et voit au bon fonctionnement de l'école. Vers 1930, une centaine d'élèves fréquentent l'école du Bon-Pasteur, alors qu'il y en a une cinquantaine chez les Ursulines de Roberval. 
 
Les Sœurs du Bon-Pasteur arrivent dans la région en 1864 et fondent le premier couvent pour jeunes filles. Cette installation est due en grande partie à la persévérance de Monseigneur Dominique Racine qui était curé à cette époque. La première année, elles reçoivent quatre-vingt étudiantes. En offrant un cours classique aux jeunes filles à partir de 1943, cette communauté fait preuve d'innovation.
 
Quant à elles, les Ursulines arrivent à Roberval en 1882 toujours par l'entremise de Monseigneur Racine et fondent la première école ménagère de la région. Cette institution fonctionne sans subvention du gouvernement jusqu'en 1887-1888. À partir de ce moment, quelques subventions lui sont accordées, en particulier après l’incendie survenu en 1897. L'École ménagère permet l'éducation des jeunes filles afin qu'elles soient capables d'aider leurs mères dans les travaux ménagers. L'instauration de ce genre d'école revêt toute son importance dans une région nouvellement ouverte à la colonisation car l’idéologie de l’époque estime que la femme est la reine du foyer qu’elle anime autour d’une famille nombreuse. Les disciplines enseignées touchent à plusieurs domaines : jardinage, verger, entretien des animaux de la ferme, laiterie, basse-cour, art culinaire, buanderie, instruction religieuse, lecture, écriture, tenue de livres, etc. L'institution scolaire gérée par les Ursulines connaît des hausses constantes de fréquentation : 60 étudiantes en 1882 et 227 élèves en 1900. En 1909, l'Université Laval affilie cette école ménagère, ce qui est un signe de reconnaissance. De plus, l'école ménagère de Roberval servira de modèle pour d'autres institutions de ce genre qui naîtront dans la province de Québec.
 
Finalement, la communauté des Sœurs du Bon-Conseil débute son œuvre en 1894 grâce à Monseigneur Michel-Thomas Labrecque. Cette communauté se limite aux écoles publiques de village et ce au sein de plus de quarante municipalités du Saguenay–Lac-Saint-Jean. En 1910, elles prennent en charge l'école de Pointe-Bleue qui se retrouve sans enseignant. Elles obtiennent finalement une école ménagère en 1945, ce qui permet de donner accès à cette formation à un nombre plus élevé de jeunes filles et ce partout dans la région. Cette communauté a facilité l'alphabétisation rurale.
 
Bref, l'implication des communautés religieuses dans l'éducation se révèle d'une grande importance. Les Sœurs du Bon-Conseil, du Bon-Pasteur ainsi que les Ursulines ont distribué leur savoir aux enfants et particulièrement aux jeunes filles de la région. 
 
Bibliographie :

Collectif. Hommage à nos bâtisseurs, 350 ans d'histoire au Saguenay–Lac-Saint-Jean,  Les Distributions OM inc, Jonquière, 1997. 694 p. 
Girard, Camil et Normand Perron. Histoire du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1989. 665 p.
 
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